Les mineurs de Bitcoin en Russie s’inquiètent des sanctions alors que le gouvernement commence à collecter les adresses de portefeuille

Bitcoin miners in Russia are concerned about sanctions as the government begins collecting wallet addresses

Les mineurs de Bitcoin en Russie expriment leurs inquiétudes concernant un nouveau registre gouvernemental qui collecte des données sensibles, notamment les adresses de portefeuilles de cryptomonnaies. Ce registre, opérationnel depuis novembre 2024, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Russie pour mieux réguler le secteur des cryptomonnaies. Le registre est géré par le Service fédéral des impôts de Russie, et il a déjà reçu des demandes d’enregistrement d’environ 150 mineurs au cours des premières semaines.

Les législateurs russes, dont Anton Gorelkin, qui supervise la politique de l’information, ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques potentiels associés à ce registre. Gorelkin a averti que si les données du registre devaient être divulguées, cela pourrait exposer les mineurs russes de Bitcoin à des sanctions internationales, fournissant aux adversaires géopolitiques des informations précieuses. Le gouvernement a tenté de rassurer les mineurs, le Service fédéral des impôts affirmant que les données sont stockées dans un système interne hautement protégé et que l’accès est restreint. Gorelkin a souligné que l’accès externe est « pratiquement impossible » et malgré les inquiétudes fréquentes concernant les fuites de données, l’agence a affirmé que le risque d’une violation est désormais proche de zéro.

Toutefois, des inquiétudes subsistent, notamment compte tenu de l’historique des fuites de données en Russie. En 2024, l’organisme russe de surveillance des communications, Roskomnadzor, a enregistré 135 fuites de données qui ont exposé plus de 710 millions d’enregistrements. Ces fuites se sont produites alors que les entreprises étaient confrontées à des amendes minimes en cas de violation de données. Le gouvernement russe a ensuite adopté une loi augmentant considérablement les amendes pour les violations de données, de 100 000 roubles (environ 1 000 dollars) à un maximum de 15 millions de roubles (environ 150 000 dollars).

Bien que le secteur minier de cryptomonnaies en Russie ne soit pas directement visé par les sanctions internationales, certaines entreprises ont néanmoins été touchées. En avril 2022, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain a sanctionné BitRiver AG, une société holding basée en Suisse et opérant en Russie, marquant ainsi la première fois qu’une société de minage de crypto-monnaies était directement ciblée. En mars 2024, l’OFAC a étendu ses sanctions, frappant 13 entités russes, dont plusieurs sociétés fintech, pour avoir prétendument aidé à échapper aux sanctions par le biais de services de cryptomonnaie.

Cette préoccupation croissante concernant la sécurité des données et la possibilité de nouvelles sanctions reflète la tension entre l’industrie minière de crypto-monnaies russe et les organismes de réglementation internationaux. Le nouveau registre, bien que visant à améliorer la surveillance réglementaire en Russie, pourrait par inadvertance exposer les mineurs à un examen plus approfondi et à d’éventuelles mesures punitives de la part de gouvernements étrangers.

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