La Chancellerie suisse enregistre une proposition visant à ajouter le Bitcoin aux réserves nationales

Swiss Chancellery Registers Proposal to Add Bitcoin to National Reserves

Une proposition visant à inclure le Bitcoin dans les réserves nationales de la Suisse a été officiellement lancée par la Chancellerie suisse.

La proposition, défendue par une coalition de dix défenseurs suisses des cryptomonnaies, dont le vice-président de Tether en charge de l’énergie et des mines, Giw Zanganeh, et Yves Bennaïm, fondateur du think tank suisse 2B4CH, nécessite 100 000 signatures pour déclencher un amendement constitutionnel. Cet amendement obligerait la Banque nationale suisse à détenir des bitcoins aux côtés de l’or dans le cadre de ses réserves monétaires.

La proposition a été déposée pour la première fois le 5 décembre et officiellement enregistrée dans la Feuille fédérale le 31 décembre. Cela marque le début d’une période de 18 mois pour recueillir les signatures nécessaires.

Avec une population d’environ 8,9 millions d’habitants, la proposition a besoin du soutien de 1,12 % des citoyens pour être adoptée. Si le nombre requis de signatures est atteint, la proposition sera transmise à l’Assemblée fédérale suisse, le parlement bicaméral du pays, pour un examen plus approfondi.

Intitulée « Pour une Suisse financièrement saine, souveraine et responsable », l’initiative vise spécifiquement l’article 99, alinéa 3, de la Constitution fédérale suisse.

L’amendement propose d’ajouter une nouvelle clause : « La Banque nationale constitue des réserves monétaires suffisantes à partir de ses propres revenus ; une partie de ces réserves est constituée d’or et de Bitcoin. »

En 2021, une initiative similaire de 2B4CH a été reportée en raison de problèmes de calendrier et d’un soutien public et institutionnel insuffisant. À cette époque, le concept de nations détenant des bitcoins dans le cadre de leurs réserves en était encore à ses débuts.

Cette fois-ci, l’initiative semble toutefois plus structurée, Bennaïm et son équipe ayant travaillé sur les préparatifs organisationnels et la documentation nécessaire depuis avril 2024.

La Banque nationale suisse (BNS) a toutefois fait preuve de prudence à l’égard des cryptomonnaies. Dans une déclaration faite en novembre, son président Martin Schlegel a souligné que même si les actifs numériques comme le Bitcoin ont connu une croissance significative, ils restent un « phénomène de niche » et sont confrontés à des défis en raison de leur volatilité, de leur consommation d’énergie et de leurs liens avec des activités illicites.

Parallèlement, l’Autorité suisse de surveillance des marchés financiers s’inquiète des risques de blanchiment d’argent liés aux cryptomonnaies.

Cependant, sur le terrain, l’approche de la Suisse en matière d’adoption des crypto-monnaies raconte une tout autre histoire. Par exemple, la ville suisse de Lugano est à l’avant-garde de l’adoption du Bitcoin, non seulement en accueillant la conférence annuelle Bitcoin « Plan ₿ », qui attire les passionnés de crypto-monnaie du monde entier, mais en autorisant également les paiements en Bitcoin pour les impôts depuis décembre 2023.

La Suisse abrite également la célèbre Crypto Valley, un pôle blockchain et web3 situé à Zoug, où sont basées plus de 1 200 entreprises axées sur la blockchain, dont 13 licornes valorisées à plus d’un milliard de dollars.

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